«Le rail suisse fonce droit dans le mur» (quater)

OrageL’Office fédéral des transports (OFT) adore jouer avec les chiffres. Le 17 mars 2023, l’OFT annonçait le report de la transformation de la gare de Lausanne de 2025 à 2037, soit 12 ans de retard. Ce 26 novembre 2024, dans un très discret article de son site, l’OFT publie que l’étape 2035 de l’aménagement ferroviaire va passer de 16,4 à 30,4 milliards, soit une augmentation de 14 milliards!

Avec la votation de 2014 sur le financement et l’aménagement de l’infrastructure ferroviaire (FAIF), la Confédération avait repris le contrôle de la gouvernance et de la planification du rail suisse. L’étape d’aménagement 2035 approuvée par les Chambres fédérales en 2019 pour 12.9 milliards de francs a fait l’objet d’une mise à niveau au début 2024 pour 3.5 milliards de francs avec l’adaptation de différents projets et la couverture des premiers surcoûts, soit un nouveau total de 16,4 milliards. Six mois plus tard, l’OFT annonce un besoin supplémentaire de 14 milliards de francs pour l’offre 2035, soit 8,5 milliards de mise à jour du budget de base et 5,5 milliards de surcoût des projets déjà décidés. Au vu de cette explosion des coûts, l’association OuestRail demande le lancement d’une contre-expertise. OuestRail restera très attentive pour s’assurer que les grands projets ferroviaires, parfois promis depuis des années, puissent être mis en oeuvre dans des délais raisonnables. Il s’agit notamment de l’amélioration de l’offre sur la ligne du Pied du Jura avec quatre trains par heure, de la diminution du temps de parcours entre Berne et Lausanne, ainsi que la réalisation par étape de la nouvelle ligne Lausanne-Genève. Tous les détails dans l’article de l’OFT du 26 novembre, le communiqué de presse d’OuestRail du 28 novembre, et des articles parus le 29 novembre dans les quotidiens 24 heures, sous la plume d’Arthur Grosjean, et dans Le Temps, sous la plume de Yan Pauchard (photo Keystone tirée de 24 heures).

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«Le rail suisse fonce droit dans le mur»

Soleil et nuagesDans un discours-choc tenu le 5 juin 2024, Benedikt Weibel, directeur des CFF de 1993 à 2006, a tiré la sonnette d’alarme: le rail suisse fait fausse route et fonce droit dans le mur s’il ne modifie pas le cap. La Suisse gaspille beaucoup trop d’argent en investissant massivement dans les infrastructures, alors qu’il faudrait surtout améliorer l’offre de transports. Malgré des investissements énormes, la part du rail par rapport à la route n’augmente pas. Or cet enjeu devrait être notre priorité dans la crise climatique. Tous les détails dans 24 heures du 6 juin sous la plume d’Arthur Grosjean, tandis que Le Matin Dimanche du 9 juin reprend l’intervention de Benedikt Weibel sous l’aspect financier (par Rico Bandle). Vous trouverez également le texte complet de Benedikt Weibel, en français.

Benedikt Weibel a inauguré en 2004 la ligne nouvelle de Mattstetten à Rothrist, sur l’axe Berne–Olten, le seul tronçon à grande vitesse de suisse (200 km/h) à l’exception des tunnels alpins: cet aménagement a permis d’abaisser le temps de parcours Berne–Zurich à moins d’une heure. «…transporter plus de passagers plus vite…» est son credo et, même s’il ne l’exprime pas explicitement, les chantiers cathédrales autour des grandes gares (Berne d’abord, puis Lucerne, Bâle, Lausanne et Genève) devraient laisser la place à des lignes nouvelles rapides, d’abord de Genève à Lausanne, puis de Lausanne à Berne et de Rothrist à Zurich (photo Adrian Moser).

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16,4 milliards de francs pour l’entretien du rail suisse

Grand soleilLe fonds d’infrastructure ferroviaire (FIF), issu de la votation populaire de février 2014, est destiné à la fois au financement de l’exploitation et du maintien de la qualité du réseau (estimé à environ 60% pour 2025), au financement de l’extension de celui-ci (environ 24%) ainsi qu’au remboursement des avances (y compris les intérêts) consenties au précédent fonds FTP (financement des projets d’infrastructure des transports publics, environ 16%). Pour le premier de ces objectifs, l’exploitation et le maintien de la qualité du réseau, le Conseil fédéral propose dans un récent message une enveloppe financière de 16.4 milliards de francs pour la période de 2025 à 2028. Tous les détails dans le communiqué de presse du 15 mai 2024 et ses annexes, ainsi que dans Le Temps du 16 mai sous la plume de David Haeberli.

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Le réseau ferroviaire suisse face à des défis majeurs

Soleil et nuagesPlus de 300 projets d’aménagement sont en cours de réalisation sur le réseau ferré suisse. En 2023, des étapes importantes ont été franchies. Certains grands projets ont toutefois pris du retard ou coûtent plus cher, et les améliorations de l’offre prévues requièrent des aménagements supplémentaires. C’est ce que montre le «Rapport sur l’avancement des travaux 2003» publié par l’Office fédéral des transports (OFT) le 29 avril 2024.

Plusieurs étapes importantes ont été franchies en 2023, en particulier l’aménagement à double voie dans le Laufonnais entre Grellingen et Duggingen, et la procédure d’approbation des plans du tunnel de Brütten entre Zurich et Winterthour. Une étude préliminaire a montré que la «Ligne directe» entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds est réalisable; la meilleure variante pour la traversée du Val-de-Ruz a été identifiée.

Pour le prochain message d’aménagement ferroviaire, que le Conseil fédéral adoptera en 2026, l’accent sera mis sur le projet d’offre consolidé 2035, les mesures d’infrastructure supplémentaires nécessaires et l’actualisation des projets d’aménagement en cours. Sur mandat du Parlement, l’OFT examine plusieurs nouveaux grands projets, tels que l’extension des nœuds de Lucerne et de Bâle, la liaison directe Aarau–Zurich, le tunnel du Grimsel ainsi que des aménagements sur les lignes Lausanne–Berne et Winterthour–Saint-Gall. Or, vu les besoins de consolidation identifiés, la marge de manœuvre pour de nouveaux projets sera limitée de fait dans le message 2026. L’évaluation et l’analyse coûts-utilité des grands projets évoqués ci-dessus montreront quelles mesures concrètes peuvent être proposées pour les mettre en œuvre. Tous les détails dans le communiqué de presse du 29 avril 2024 et dans l’État d’avancement des programmes d’aménagement ferroviaire.

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Les transports selon Albert Rösti

OrageLes investissements liés aux infrastructures routières pour 2024-2027, issus du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication d’Albert Rösti, se montent à 13 milliards de francs, au moment même où la Suisse romande a un besoin urgent d’aménager son réseau ferroviaire. Retard de plus d’une décennie dans la transformation de la gare de Lausanne, liaisons ferroviaires dégradées pour cause de travaux, prix du billet revu à la hausse: la Suisse romande doit investir dans le rail. A l’ouverture de la session d’été du parlement fédéral, le 30 mai 2023, ce sont des milliards pour la route que le Conseil national sera amené à voter. Analyse de ce paradoxe dans Le Temps du 27 mai sous la plume de David Haeberli, illustrée par Chappatte, et résultat du vote dans 24 heures du 31 mai.

 

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