Avril 2014: un grand projet pour la Métropole lémanique
Les sections vaudoise et genevoise de la Communauté d’intérêts pour les transports publics (CITraP) étudient depuis 2008 le développement à long terme du réseau ferroviaire suisse. Après la parution des livres «Plan Rail 2050» (en 2010) et «Bahn-Plan 2050» (en 2012), la CITraP publie en avril 2014 son rapport «Ligne ferroviaire nouvelle entre Genève et Lausanne» et propose pour 2030 l’aménagement d’une artère ferroviaire à grande capacité, sans station intermédiaire entre les deux métropoles.
A la question «des portions de ligne à 3 voies, voire à 4 voies, sont-elles suffisantes pour satisfaire le trafic prévu à long terme par les CFF?» la réponse est catégoriquement «non»: le rapport démontre que 4 voies sont nécessaires sur l’ensemble du trajet de Genève à Lausanne. Des arguments économiques (coûts d’investissement et coûts d’entretien) et techniques (fiabilité d’une ligne actuellement sans aucun trajet de substitution, séparation des trafics rapides et lents) montrent ensuite que l’aménagement d’une ligne nouvelle –sans gare intermédiaire et séparée de la ligne historique– est de loin préférable à l’élargissement à 3 ou 4 voies de la ligne existante.
Pour un investissement compris entre 3,8 et 4,4 milliards de francs, les auteurs du rapport proposent la construction d’une ligne à double voie entièrement nouvelle, reliant Genève à Renens sans station intermédiaire et à l’écart du tracé historique.
Les auteurs plaident enfin pour l’insertion de la planification de la ligne nouvelle Genève–Lausanne dans la 1ère étape de FAIF (financement et aménagement de l’infrastructure ferroviaire), l’aménagement lui-même étant remis à la 2e étape de FAIF (2025-2030), après la transformation des gares de Genève, Renens et Lausanne. Les 16 millions de francs de l’actuelle convention Genève-Vaud dévolus à l’étude des tronçons Gland–Rolle et Allaman–Renens (projet de 3e voie) pourraient englober l’analyse de la ligne nouvelle.
Novembre 2016: rapport d’étape et trois nouveautés de taille
Dans un nouveau rapport «Ligne ferroviaire nouvelle Genève–Lausanne: rapport d’étape 2016» paru en novembre 2016, la CITraP a affiné son concept de ligne nouvelle en introduisant les 3 nouveautés essentielles suivantes:
- L’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et la CITraP ont chacune proposé un nouvel axe ferroviaire reliant, par le plus court chemin, Morges à Lausanne, et desservant au passage le complexe des Hautes écoles (EPFL et Université de Lausanne), la deuxième ville du canton en terme de population (33’000 résidents en 2017).
- Pour des questions de capacité, la ligne nouvelle Genève–Lausanne doit accueillir non seulement les convois InterCity, mais également les InterRegio; il en découle l’obligation de prévoir des raccordements de la ligne nouvelle avec les gares historiques de Nyon et de Morges.
- Cette obligation de desservir Nyon et Morges ouvre la voie à une réalisation par étapes de l’axe complet: d’abord Nyon–Morges, puis Morges-Hautes écoles—Lausanne, et enfin Genève–Nyon. Ce découpage entraîne une planification financière compatible avec les étapes d’aménagement de FAIF.
(Source: journal La Côte, 14 septembre 2018).
12 février 2019: interpellation de Stéphane Masson adressée au Conseil d’Etat vaudois
Le député Stéphane Masson (PLR), appuyé par 44 co-signataires, a déposé le 12 février 2019 une interpellation adressée au Conseil d’Etat et intitulée «Nouvelle ligne CFF entre Lausanne et Genève, pourquoi ne pas étudier l’aménagement d’une gare souterraine au niveau de l’EPFL?». Rappelant le récent accord liant l’Etat de Vaud aux CFF, la «Perspective générale pour la région vaudoise», le député a souligné l’intérêt pour l’Ouest lausannois et pour les 33’000 résidents de l’EPFL et de l’UNIL d’étudier une desserte ferroviaire CFF entre Morges et Lausanne avec une nouvelle gare dans le périmètre des Hautes Ecoles. Vous trouverez ici le plaidoyer incisif de Stéphane Masson (de 8’17 » à 11’35 »), ainsi qu’un bref compte-rendu dans 24 heures du 14 février.
8 mars 2019: réponse à la consultation sur le Plan directeur intercommunal de l’Ouest lausannois
La citrap-vaud a remis sa réponse à la consultation sur le PDi-OL, adoptée par son comité dans sa séance du 4 mars 2019. Le point fondamental est pour nous le suivant: il existe un déséquilibre majeur entre la partie nord du Sud-Ouest lausannois (centrée sur le hub ferroviaire de Renens et fortement irriguée par les lignes ferroviaires CFF, le futur tram t1, le futur bus à haut niveau de service, le métro m1) et la partie sud du même territoire, occupée notamment par une ville fantôme de 33’000 résidents, les Hautes Ecoles, et desservie par un métro m1 à bout de souffle. Le projet d’une ligne CFF directe Morges-Lausanne avec une gare Hautes Ecoles nous semble tout à faut légitime pour sortir les Hautes Ecoles de leur ghetto actuel.
Une gare CFF pour les Hautes Ecoles
Le 30 septembre 2021, à l’issue de son assemblée générale, l’Association de défense des intérêts de la région des Hautes Ecoles (ADIRHE) a organisé une conférence consacrée au projet d’une future gare desservant les Hautes Ecoles, sur une ligne ferroviaire CFF nouvelle de Morges à Lausanne. Après un rappel du renouveau du chemin de fer en Suisse (Croix fédérale de la mobilité, ligne nouvelle Genève–Lausanne) par Daniel Mange, membre de la citrap-vaud, Olivier de Watteville, ingénieur de BG Ingénieurs Conseils, a résumé le rapport historique de l’aménagement d’une gare CFF dans l’Ouest lausannois et de ses diverses variantes. Le vice-président EPFL pour les opérations, Matthias Gäumann, a ensuite décrit le futur du campus universitaire axé notamment sur le développement durable, la mobilité douce et les transports publics. Stéphane Masson, député au Grand Conseil vaudois, a finalement décrit son action politique en faveur de la gare Hautes Ecoles, qui s’est conclue par un engagement formel de l’Etat de Vaud pour l’étude de cet objet.
9 novembre 2021: ligne Genève–Lausanne coupée
Suite à un événement géologique mineur, la rupture d’une poche d’eau souterraine, le trafic ferroviaire a été totalement interrompu entre Allaman et Morges du mardi 9 novembre à 17h10 au vendredi matin 12 novembre. Cet événement a connu un retentissement considérable, décrit en détails dans nos pages d’Actualité des 10, 11, 14 et 19 novembre 2021. Il a été démontré par le chaos la nécessité impérieuse d’une ligne nouvelle pour doubler la ligne historique.
Contacts pour le canton de Vaud
- Daniel Mange, membre du comité citrap-vaud, daniel.mange[at]epfl.ch, tél. +41 79 405 78 22
- Tobias Imobersteg, président citrap-vaud, tobias.imobersteg[at]citrap-vaud.ch, tél. +41 79 354 64 46
Contacts pour le canton de Genève
- Michel Ducret, président CITraP GE, madarchi[at]bluewin.ch, tél. +41 79 679 85 53
- Pierre Hofmann, vice-président CITraP GE, pierre.r.hofmann[at]gmail.com, tél. +41 76 321 91 18
Médias
- G. Balmat, «Rêver le réseau de demain», La Côte, 14 septembre 2018, pp. 2-3.
- RTS UN, «19h30», Genève–Lausanne: nouvelle voie ferrée? 11 mai 2018.
Rapports, documents
- D. Mange, Transports ferroviaires: A l’Ouest, rien de nouveau? Blog Mobilité tous azimuts du quotidien Le Temps, 4 juin 2019.
- S. Masson, Une gare à l’EPFL? Tribune PLR, No 3, 20 mars 2019, p. 12.
- Enquête publique, Accessibilité terrestre de l’aéroport, Prise de position de la CITraP Genève, 3 janvier 2018 (liaison directe de la gare Genève-Aéroport avec la ligne nouvelle Genève–Lausanne).
- D. Mange, F. Bründler, M. Chatelan, D. Pantet, «Ligne ferroviaire nouvelle Genève–Lausanne: rapport d’étape 2016». citrap-vaud, Lausanne, CITraP Genève, Genève, novembre 2016.
- D. Mange, M. Béguelin, E. Brühwiler, F. Bründler, M. Chatelan, P. Hofmann, S. Ibáñez, E. Loutan, B. Schereschewsky, Y. Trottet, R. Weibel, «Ligne ferroviaire nouvelle entre Genève et Lausanne», citrap-vaud.ch et CITraP Genève, Lausanne, avril 2014.
- O. de Watteville, D. Simos, M. Schuler, «Nouvelle liaison ferroviaire Lausanne–Morges via les Hautes Ecoles», BG Ingénieurs Conseils, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, Lausanne, 6 février 2014.
Conférence de presse
- D. Mange, R. Weibel, M. Ducret, M. Béguelin, «Ligne ferroviaire nouvelle entre Genève et Lausanne», conférence de presse de la citrap-vaud.ch et de la CITraP Genève, Buffet de la Gare CFF, Lausanne, 18 juin 2014.
Conférences
- D. Mange, O. de Watteville, M. Gäumann, S. Masson,
«Une future gare CFF Hautes Ecoles, défi à relever ou utopie ?», Assemblée générale de l’ADIRHE, Association pour la défense des intérêts de la région des Hautes Ecoles, Chavannes-près-Renens, 30 septembre 2021. - D. Mange, «Ligne nouvelle Genève–Lausanne: quatre surprises et un enterrement», Groupe de travail Plan Rail 2050, Lausanne, 27 février 2017.
Articles essentiels
- P.-G. Bieri, «Lausanne–Genève: troisième voie ou nouvelle ligne?», La Nation, No 2006, 28 novembre 2014, p. 3.
Voilà un projet « ébouriffant » comme je l’ai déjà dit, mais surtout capable de créer le débat. J’aime ces projets qui feront l’avenir. Laissez-vous prendre dans cette utopie (est-ce un nouvel appel du 18 juin ? ) et faites en sorte qu’elle se réalise !!!!
Je me réjouis de suivre les développements à venir.
Anne-Marie Depoisier
Un grand merci pour votre soutien enthousiaste. Nous ferons tout pour réaliser cette utopie, et nous vous tiendrons bien entendu au courant des développements ultérieurs.
Daniel Mange
Serait-il envisageable que ce projet soit compatible avec une autre vieille idée consistant à créer une liaison directe avec Berne depuis Lausanne via la Broye et un tunnel ou une gare excentrée (Idem TGV Mâcon) vers Épalinges ?
Selon notre ouvrage «Plan Rail 2050», la ligne nouvelle Genève–Lausanne doit être poursuivie par une ligne nouvelle Lausanne–Fribourg–Berne comportant un long tunnel de Lausanne à Palézieux. Par contre, le concept de gare excentrée, totalement incompatible avec le système de l’horaire cadencé suisse (basé sur un nombre restreint de noeuds où se jouent toutes les correspondances), est exclu de notre projet.