Sous la présidence d’Olivier Français (PLR/VD), la Commission des transports du Conseil des Etats vient d’aborder la question cruciale de la grande vitesse ferroviaire en Suisse. Sous la plume de Fabian Muhieddine, l’édition du 23 octobre 2016 de l’hebdomadaire Le Matin Dimanche consacre un tour d’horizon à cette problématique, en relevant notamment le projet «Plan Rail 2050» de la citrap-vaud visant depuis 2010 le même objectif (carte: selon la croix fédérale de la mobilité).
Archives de catégorie : Ligne nouvelle
Swissmetro: renaissance en Belgique
Un projet de train futuriste baptisé «métro-avion» vient d’être présenté à Bruxelles. Il pourrait à terme remplacer l’avion pour les courtes distances. Porté par des promoteurs belges et suisses, et développé par l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), ce train futuriste circulerait à 500 km/h dans des tunnels à 30 mètres sous terre. Il flotterait à quelques centimètres du sol grâce au guidage magnétique, propulsé par de l’énergie électrique. «Il faut imaginer une, deux ou trois cabines d’avion successives qui se trouvent dans un tunnel dans lequel on a recréé les conditions que rencontre un avion à 10 000-12 000 mètres d’altitude», explique le professeur EPFL Marcel Jufer, l’un des concepteurs du projet. Plus de détails dans le résumé de la conférence de presse tenue à Bruxelles le 14 juillet 2016.
De l’EPFL à l’EPFZ en InterCity!
Le tunnel du Weinberg à Zurich, ce «miracle qui rapproche Romands et Alémaniques» selon 24 heures du 12 juillet 2016, appelle la réflexion suivante.
Une nouvelle ligne CFF directe, de Morges à Lausanne via les Hautes Ecoles, est un projet tout récent, lancé à l’initiative de l’actuelle direction de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), sous la houlette de son président Patrick Aebischer (cf. Transports romands, No 30, juin 2016, pp. 18-19).
Du côté de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), Ulrich Weidmann, vice-président de l’EPFZ et ancien professeur des systèmes de transport, a lancé l’idée d’aménager une gare, commune à l’EPFZ et à l’Université de Zurich, en observant que la nouvelle ligne diamétrale –reliant la gare principale de Zurich à Zurich-Oerlikon– passe à l’aplomb du bâtiment central de l’EPFZ, à la Rämistrasse: une batterie d’ascenseurs permettrait de gagner une station souterraine creusée dans la colline du Weinberg (cf. Schweiz am Sonntag, 15. August 2015).
A terme, nous aurions donc deux centres majeurs de la recherche suisse directement reliés via les trains InterCity de la ligne Genève–Saint-Gall. Cette connexion préfigure très exactement le rêve de Martin Vetterli, le président désigné de l’EPFL, qui prône la création d’une Vallée suisse de l’innovation –selon le modèle de la Vallée du silicium californienne– irriguée par un système de transport exemplaire, le chemin de fer.
Les pièces du puzzle se mettent en place, et la barrière de rösti ne résistera pas aux InterCity reliant directement les Hautes Écoles lausannoises à celles de Zurich.
Daniel Mange, prof. hon. EPFL
Paru dans le «Courrier des lecteurs» de 24 heures, édition du 15 juillet 2016 (infographie 24 heures).
Grande vitesse ferroviaire ou autoroutes à deux niveaux?
Monsieur Daniel Cattin, spécialiste suisse alémanique en aménagement du territoire, vient de publier une étude originale intitulée «Hochgeschwindigkeits-Bahnnnetz statt Doppelstockautobahnen!» qui reprend et amplifie les thèses du Plan Rail 2050 développé par le groupe de travail éponyme de la citrap-vaud. Les éléments originaux de ce rapport peuvent se résumer ainsi:
- Analyse de la croissance de la population suisse (15 millions d’habitants en 2100).
- Révolution technique sur la route: boom des cars à longue distance, généralisation de la traction électrique et de la conduite automatique.
- Conséquences des progrès routiers: menace frontale contre le réseau de chemin de fer sous sa forme actuelle; scénario du pire: un réseau d’autoroutes à deux niveaux.
- Parade: un réseau ferroviaire à grande vitesse (320 km/h), à grande capacité (jusqu’à 18’000 passagers par heure et par sens) et haute fréquence (cadence de 10 à 15 minutes sur les axes principaux).
- Urgence sur l’axe ouest-est (Genève–Saint-Gall) où réside le 90% de la population suisse.
- Tracés des lignes nouvelles massivement enterrés (tranchée ouverte, couverte ou tunnel).
Vu l’intérêt de ce rapport, y compris certains de ses résultats controversés, il a été décidé d’en faire un débat au sein du nouveau cadre du «Café de la mobilité» de la citrap-vaud, à Lausanne, au début de 2017. Entre-temps, vous pouvez accéder ici au rapport original, en langue allemande.
Les irréductibles de la grande vitesse ferroviaire
La grande vitesse ferroviaire n’est manifestement pas la tasse de thé de la majorité des Helvètes. Mais, à l’image des irréductibles Gaulois de la saga d’Astérix, une poignée de Suisses restent persuadés que l’avenir du chemin de fer passe par la grande vitesse: les défenseurs de Swissmetro, le groupe d’experts Rail 2000 plus, le groupe de travail Plan Rail 2050 de la citrap-vaud et, last but not least, Carlo Pfund, le père de l’Observatoire de la grande vitesse européenne. L’édition de juin 2016 de Transports romands rappelle les efforts de ces pionniers et salue la contribution particulière de Carlo Pfund, ancien directeur de l’Union des transports publics (UTP) et père de l’Observatoire de la grande vitesse ferroviaire européenne, abrité sur le site de la citrap-vaud.ch.
Prolongement de l’Aigle–Leysin au coeur de la station
Le Conseil d’Etat demande un crédit d’étude de 3,6 millions de francs pour prolonger la ligne des Transports publics du Chablais (TPC) au coeur de la station de Leysin. En finançant les études, le gouvernement donne toutes les chances à ce projet important d’obtenir les crédits fédéraux pour sa réalisation. Ces 800 mètres supplémentaires de voie ferrée, en souterrain, permettront de desservir plus de la moitié des habitations de la commune qui ne sont aujourd’hui pas à proximité d’une gare. Ce nouveau terminus permettra également de directement amener les touristes aux départs des remontées mécaniques. Ce projet permettra à l’Aigle-Leysin de voir sa fréquentation doubler à l’horizon 2030. Plus de détails dans le communiqué de presse du 7 juillet 2016, ainsi que dans l’édition du 8 juillet de 24 heures (infographie L. Portier, 24 heures).
Inauguration de l’Observatoire de la grande vitesse européenne
Carlo Pfund, qui a régné à la tête de l’Union des transports publics (UTP) de 1969 à 2000, s’est voué à dresser méticuleusement les moindres sursauts de la grande vitesse ferroviaire en Europe, des Pyrénées à l’Oural: lignes en exploitation, en travaux ou planifiées, rien n’a échappé à sa vigilance. Ses travaux, présentés sous forme de tableaux synoptiques, ont été publiés jusqu’en 2015 par la LITRA, le Service d’information pour les transports publics.
Dès le printemps 2016, c’est la citrap-vaud qui a le privilège d’accueillir sur son site Internet la nouvelle édition des travaux de Carlo Pfund, dans une rubrique bilingue intitulée Grande vitesse ferroviaire / Eisenbahnhochgeschwindigkeit. Grâce à Carlo Pfund, la citrap-vaud offre à ses membres, ainsi qu’aux visiteurs de son site, un véritable Observatoire de la grande vitesse européenne. Nous remercions Carlo Pfund pour son engagement et espérons que sa vision retiendra l’attention des décideurs politiques qui façonnent l’aménagement ferroviaire de notre pays.
Daniel Mange
Responsable du Groupe de travail «Plan Rail 2050» de la citrap-vaud
Découvrez le tunnel de base du Saint-Gothard à bord du train spécial Gottardino
Le tunnel de base du Saint-Gothard, le plus long tunnel ferroviaire du monde, sera inauguré en juin 2016. À peine six mois plus tard, les trains y circuleront conformément à l’horaire. D’août à novembre 2016, les CFF offrent la possibilité de se rendre au coeur du massif montagneux à bord du train spécial Gottardino et d’y effectuer une halte exclusive. Les billets sont disponibles dès à présent dans tous les points de vente. Le nombre de places est limité. Tous les détails dans le communiqué de presse du 1 avril 2016 des CFF et sur Internet à l’adresse cff.ch/gottardino.
Corridor ferroviaire Aarau–Zurich: vers une direttissima
Le corridor ferroviaire Aarau–Zurich arrive à saturation. Des mesures s’imposent donc à long terme afin d’éliminer ce goulet d’étranglement. Après avoir comparé plusieurs variantes, l’Office fédéral des transports (OFT) et les CFF préfèrent la solution d’une nouvelle liaison directe Aarau–Zurich-Altstetten et abandonnent les plans d’un tunnel au Chestenberg (communiqué de presse de l’OFT du 1 mars 2016).
A condition de prévoir un barreau Roggwil/Rothrist–Lenzbourg court-cicuitant les noeuds surchargés d’Olten et d’Aarau, cette décision serait compatible avec le projet «Plan Rail 2050» prévoyant notamment l’extension de l’axe à grande vitesse déjà existant Berne–Olten (Mattstetten–Rothrist) en direction de Zurich.
De Montreux à Saint-Moritz sans changer de train
La société d’électricité Swissgrid, les cantons de Berne et du Valais lancent un projet décoiffant: un tunnel de 22 kilomètres sous le Grimsel, accueillant une ligne électrique à haute tension et une voie de chemin de fer entre Innertkirchen et Oberwald. Grâce à cette dernière liaison, un réseau ferroviaire à voie métrique de 850 kilomètres serait constitué, reliant les réseaux du MOB et du Zentralbahn (Lucerne–Interlaken) aux réseaux du Matterhorn-Gotthard-Bahn et du chemin de fer rhétique. Plus de détails dans Le Temps du 5 février 2016, sous la plume de Bernard Wuthrich, et dans 24heures du même jour (illustration 24 heures).
Le budget de ce projet s’élève à 580 millions, auxquels se rajoute 1,34 milliard pour l’équipement intégral du tunnel de base du Lötschberg. Au vu de ces montants, il est légitime de rappeler la demande de la ville de Monthey (18’000 habitants, la deuxième ville du Valais) d’être directement raccordée à la ligne CFF Lausanne–Martigny. Le blog du conseiller national valaisan Philippe Nantermod, daté également du 5 février, relance le débat.