Tunnel de base du Saint-Gothard: la quintessence du chemin de fer

Grand soleilCertains apôtres des nouvelles technologies, informatique et communications, ont ça et là mis en doute l’intérêt de percer le Saint-Gothard. Il faut fermement confirmer à ces théoriciens que ni les voyageurs, ni les marchandises n’ont la possibilité d’être téléportés de A à B par la ligne téléphonique, fût-elle en fibre optique. Notre monde est d’abord un monde de matière, qui nécessite des infrastructures physiques pour assurer la mobilité.

Aux sceptiques de la mobilité, il faut rappeler que celle-ci est à la société ce que le sang est à l’organisme: symbole de vie, il est la source d’énergie indispensable à sa croissance et à sa survie.

Le tunnel de base du Saint-Gothard garantit la mobilité des personnes et du fret dans des  conditions idéales pour l’environnement: le transport par rail, grâce à la magie de la roue effleurant le rail, minimise l’énergie dépensée pour déplacer une masse donnée. La traction électrique, directement alimentée par la houille blanche des barrages alpins, exclut toute production de gaz à effet de serre.

Le tunnel de base du Saint-Gothard optimise tous les paramètres d’une ligne ferroviaire nouvelle: tracé quasi rectiligne, pente insignifiante, vitesse élevée et capacité optimale grâce aux nouveaux systèmes de signalisation embarqués. De nouvelles liaisons rapides nord–sud, telles que Francfort–Milan, ressusciteront le trafic ferroviaire international aujourd’hui moribond. Et, pour les nostalgiques des fabuleux paysages du massif du Gothard, la ligne historique, miraculeusement préservée, sera régulièrement empruntée par d’authentiques convois à vapeur…

L’inauguration du tunnel de base du Saint-Gothard a fait l’objet d’une couverture médiatique sans précédent. Le Temps y a consacré un cahier spécial dans son édition du 27 mai 2016, ainsi qu’un reportage dans son numéro du 2 juin 2016. 24 heures a couvert très largement l’inauguration dans son édition du 2 juin 2016, tandis que la Confédération a inauguré son nouveau site Alptransit-Nouvelles lignes ferroviaires à travers les Alpes (NLFA). Enfin, le numéro 30 de TRANSPORTS ROMANDS, à paraître à fin juin 2016, sera entièrement consacré à la «cathédrale invisible», le plus long tunnel du monde.

Daniel Mange

LT27.5.16(Photo Le Temps/Martin Ruestschi/Keystone)

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